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Bretagne Quand MFR et recherche collaborent

L’Inrae et la MFR de Fougères se sont associés pour lancer un observatoire participatif des taupins, dont l’intérêt est autant pédagogique que scientifique.

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Une semaine après la rentrée scolaire, les élèves de la maison familiale rurale (MFR) de Fougères (Ille-et-Vilaine) étaient déjà aux exercices pratiques. Le 9 septembre, les 26 élèves de la classe de seconde du bac « pro CGEA » se sont rendus dans le laboratoire de l’Inrae du Rheu afin d’entreprendre une campagne d’échantillonnage des taupins dans le cadre du projet Startaup. Ce dernier a vu le jour lors d’un appel à projets Ecophyto à la suite de l’interdiction de l’utilisation des néonicotinoïdes en 2018. Son objectif : connaître les taupins pour mieux maîtriser les dégâts sur les cultures. L’Inrae et la MFR se sont associés pour créer un observatoire participatif. « Son ambition est de former des élèves à la méthode d’échantillonnage, tout en produisant des données qui permettront de mieux comprendre la nuisibilité de ces ravageurs », explique Estelle Meslin, consultante et enseignante, cheville ouvrière du projet. De septembre à décembre, les élèves en alternance vont sélectionner une ou deux parcelles chez leur maître de stage, fabriquer des pièges à taupin, les poser en suivant le protocole, puis procéder au comptage et à la restitution des résultats.

Acquisition de données

« C’est l’opportunité de familiariser ces agriculteurs de demain avec la démarche et les outils liés à l’observation et au suivi de parcelles, et ainsi les sensibiliser à l’intérêt de savoir observer ses champs, notamment dans une perspective de reconquête d’autonomie décisionnelle, assure Henri-Claude Gautier, directeur de la MFR. Le dispositif mobilise de nombreux savoir-faire pluridisciplinaires, c’est très fédérateur pour l’équipe pédagogique. L’élève devient acteur de son stage. Contrairement à l’habitude, il va apprendre des choses à son maître de stage. C’est valorisant. »

L’observatoire constitue un espace d’échanges privilégiés entre les acteurs du monde de la recherche et de l’enseignement agricole et, à ce titre, une démarche innovante. « Le dispositif permet­ d’échantillonner au même moment de nombreuses parcelles. L’an passé, 26 élèves ont travaillé sur 32 parcelles. Ce qui est particulièrement intéressant car on sait que les conditions climatiques affectent les captures de larves », confirme Estelle Meslan.

Isabelle Lejas

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